Douleur du bébé prématuré
Le nouveau-né prématuré hospitalisé dans une unité de soins intensifs néonatals est soumis à des stimulations importantes qui ne se limitent pas aux épisodes douloureux invasifs. En effet, il vit dans un environnement très différent de l'environnement intra utérin : niveau élevé de lumière, sans alternance jour-nuit, niveau sonore important avec pics pouvant atteindre 100dB, postures ne respectant pas la position physiologique en flexion, séquences de soins non coordonnées aux phases d'éveil et de sommeil.
Deux phénomènes spécifiques ont été décrits chez le nouveau-né :
Il parait donc important de protéger le nouveau-né lors de tous les soins de routine risquant d'entraîner une réponse comportementale et végétative de type « douleur » :
Ces soins ont en effet pour objectif de favoriser le développement de l'enfant dans toutes ses composantes : comportementale, neurologique, relationnelle et affective. Le NIDCAP (Neonatal Individualized Developpmental Care and Assessment Program ou Programme Néonatal Individualisé d'Evaluation et de Soutien du Développement) est particulier par son aspect individualisé et son caractère centré sur les parents (Als 1997).
NIDCAP et douleur du nouveau-né prématuré
Place d'un programme de soins de développement (NIDCAP), dans une stratégie de prévention et de traitement de la douleur et du stress du nouveau-né.
Le NIDCAP permet une réduction significative
des quantités de sédatifs et d'analgésiques
chez les nouveau-nés sévèrement malades.
Une réduction des scores de douleur lors de soins de routine a été observée, associée à une diminution des épisodes d'apnées et de bradycardie. L'intérêt du NIDCAP dépasse le cadre spécifique de la douleur.
Source : CHU de Brest - Hôpital Morvan - service de néonatalogie
Nathalie Ratynski, Céline Catelin, Hélène Ansquer, Jacques Sizun - août 2004
Evaluation de la douleur de l'enfant ?
L'évaluation de la douleur est une étape fondamentale de la prise en charge du bébé prématuré. Ne pouvant s'exprimer, le bébé est dépendant de son entourage ( professionnels de santé et parents) pour le repérage et l'évaluation de sa douleur, de son inconfort, des modifications comportementales et physiologiques.
Les professionnels ont mis au point plusieurs grilles d'évaluation de la douleur leur permettant d'apprécier au plus juste cette souffrance pour :
adapter les traitements médicamenteux (antalgiques, sédatifs, analgésie sucrée...),
- utiliser la crème anesthésiante (EMLA) pour les soins douloureux
- appliquer des traitements non médicamenteux (Soins de développement, NIDCAP) qui contribuent :
- à la prévention et à la diminution de la douleur,
- à la recherche du confort du prématuré .
- à la réduction significative des quantités de sédatifs et d'analgésiques.